L'œuvre d'Akhmatova se compose aussi bien de petits Poèmes lyriques genre qu'elle contribue à renouveler, que de grandes compositions poétiques, comme Requiem, son sombre chef-d'œuvre sur la terreur stalinienne. Les thèmes récurrents de son œuvre sont le temps qui passe, les souvenirs, le destin de la femme créatrice et les difficultés pour vivre et pour écrire dans l'ombre du stalinisme .
Qui est la Muse ?
La Muse est celle qui vient quand on l'attend plus
Comment vivre avec ce fardeau
Qu'on ose encre appeler «Muse» ?
On dit : «Tu la rencontres dans les champs ...»
On dit : «C'est un balbutiement divin ...»
Elle te prend, plus brutale que la fièvres,
puis, pendant toute une année, rien, non, rien.
Sous le toit gelé de la maison vide
Je ne compte plus les jours mortels
je lis les épîtres de L'Apôtre,
Et les paroles du Psalmiste
Les étoiles sont bleues, duveteux le grive
Toujours plus merveilleuses les rencontres
Le garçon qui joue de la musette,
La fillette qui tresse sa couronne,
Deux sentiers qui se croisent dans le bois,
Loin, dans un champ lointain, une lumière,
Je vois tout. Je me rappelle tout
Humblement, amoureusement, je le garde.
IL n'y a qu'une chose qui qui toujours m'échappe,
Dont même plus jamais je ne me souviendrai.
Je ne demande ni force ni sagesse.
Laissez-moi seulement me chauffer près du feu.
J'ai froid...Qu'il ait ou non des ailes
Le dieu joyeux ne vient jamais me voir
Les nouvelles autorités jugeant ses travaux « socialement trop peu pertinents », Akhmatova est condamnée comme élément bourgeois et sa poésie interdite de publication dès 1922 et pour plus de trente ans.
Ils t'on emmené à l'aurore.
Je t'ai suivi comme on suit un cercueil.
Les enfants pleuraient dans la chambre sombre.
La cire du cierge coulait.
Sur tes lèvres le froid de l'icône.
La sueur de la mort sur le front...
Ne rien oublier !
Ses poésies ne cessent de se diffuser.
Portrait d'ANNA AKMATOVA