C’est au Moyen-Age, qu’Apollinaire connaissait particulièrement bien, que sont nés les premiers «Bestiaires» où ont énumérés les singularités et propriétés des animaux des animaux. Le poète imite le ton énigmatique et les formules archaïques, toutes imprégnées de références latines et grecques.
A chaque animal, réel ou mythique, sont rattachés un symbole, une référence, un écho magique.
/image%2F1291616%2F20160501%2Fob_6bdf3e_apollinairelapin-1.jpg)
Le lapin
Je connais un autre connin (lapereau)
Que tout vivant je voudrais prendre.
Sa garenne est parme le thym
Des Vallons du pays de Tendre. (Pays imaginaire du sentiment)
/image%2F1291616%2F20160501%2Fob_97f63e_apollinairechat.jpg)
Le chat
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
/image%2F1291616%2F20160501%2Fob_d2a156_apollinairelion.jpg)
Le lion
O Lion, malheureuse image
Des rois chus lamentablement,
Tu ne nais maintenant qu'en cage
A Hambourg, chez les Allemands.
/image%2F1291616%2F20160501%2Fob_165585_apollinairehibou-1.jpg)
Le hibou
Mon pauvre coeur est un hibou
Qu'on cloue, qu'on décloue, qu'on recloue.
De sang, d'ardeur, il est a bout.
Tous qui m'aiment, je les loue.
/image%2F1291616%2F20160501%2Fob_c00381_apollinairemouche.jpg)
La mouche
Nos mouches savent des chansons
Que leur apprirent en Norvège
Les mouches ganiques qui sont
Les divinités de la neige.
Orphee
La femelle de l'alcyon
L'Amour, les volantes Sirènes,
Savent de mortelles chansons
Dangereuses et humaines.
N'oyez pas ces oiseaux maudits,
Mais les Anges du Paradis.
Les navigateurs, entendant chanter la femelle de l'alcyon, s'apprêtaient à mourir, sauf toutefois vers la mi-décembre, où ces oiseaux font leurs nids, et l'on pensait qu'alors la mer était calme. Quant à l'amour et quant aux sirènes, ces oiseaux merveilleux chantent si harmonieusement que la vie même de celui qui les écoute n'est pas un prix trop élevé pour payer une telle musique. Note d'Apollinair